La production d'un film est un processus complexe et collaboratif qui implique de nombreuses étapes, depuis la conception initiale de l'idée jusqu'à la sortie du film sur grand écran. Voyons étape par étape comment cela fonctionne. 

 

Scénario : 

Avant tout, un film, c'est une idée, une idée pouvant venir de différentes personnes, voyons lesquelles : 

1 : d'un producteur ou productrice. 

En effet, cela arrive souvent qu'une idée de film vienne d'un producteur, il peut avoir une idée en tête, un projet qui lui tient à cœur ou encore produire un film sur un livre dont il a acquis les droits. 

2 : d'un ou une scénariste.

Le scénariste peut être n'importe qui, quelqu'un de reconnu comme un inconnu ayant écrit son scénario pour ensuite le proposer à un producteur, ou à une société de production. 

3 : d'un réalisateur ou réalisatrice. 

Le réalisateur peut également avoir une idée de film; s'il ne l'a pas lui-même écrit, il doit alors trouver un scénariste et un producteur. 

4 : d'un studio de production. 

Une société de production peut avoir une idée très claire sur un film qui pourrait marcher ou non. Il arrive aussi que la société veuille initier la suite d'un premier film qui a plu au public. La venue des spectateurs est alors souvent assurée, le succès, moins.

 

Après avoir eu l'idée, il faut ensuite la développer en un concept de film plus élaboré. Le développement d'une idée comprend plusieurs phases : 

Premièrement, le pitch. Le pitch est l'histoire du film résumé en quelques phrases afin d'accrocher son interlocuteur. C'est clairement pour donner une idée au producteur de ce à quoi le film va ressembler, et donc, savoir très approximativement combien il va coûter. Le scénariste, lui, continue d'écrire l'histoire, souvent avec le réalisateur. 

Deuxièmement, le synopsis. Le synopsis, c'est l'histoire résumée en quelques pages, là aussi, ça va servir au producteur délégué de mieux s'y retrouver dans le financement. Dans le synopsis, on retrouve, le récit, le ou les sujets dont traite l'histoire, et les personnages du film. 

Troisièmement, après le traitement, qui est littéralement un synopsis plus détaillé, il va y avoir le séquencier. Comme son nom l'indique, il est constitué des séquences du film sans aucun dialogue, et de manière résumée une fois de plus.

Et enfin, la version complète de l'histoire, le scénario. Cependant, ce n'est pas si simple que ça, la première version du scénario ne suffit presque jamais. Ni la seconde, ni la troisième, etc. Il faut faire en sorte que le scénario convienne à tous ceux qui ont un réel pouvoir sur la fabrication du film. Ce chiffre peut donc varier facilement. 

 

Préproduction : 

Une fois le scénario terminé, on va entrer dans la phase de la préproduction. Cette phase implique la planification détaillée de tous les aspects du film. Cela s'appelle le dépouillement, comprenant la sélection de l'équipe de production, le casting des acteurs, la recherche de lieux de tournage, la conception des costumes et des décors, les répétitions ainsi que le plan détaillé du planning de production, mais surtout, la création du budget du film et le financement. 

Après avoir élaboré une idée du budget, le producteur délégué va devoir trouver différents financements. En effet, la boîte de production dans laquelle il se trouve ne va absolument pas suffire pour produire son film. Voici une carte mentale qui résume les principaux financements d'un film. 

 

Quelques définitions et infos :

Certaines sociétés ont acquis un certain niveau qui leur permet d'être à la fois une société de production, et de distribution.

Qu'est-ce que le CNC ? Le CNC (Centre national du cinéma créé en 1946) est en quelque sorte chargé de financer les créateurs d'aujourd'hui et de demain, mais surtout de réguler les marchés du cinéma et de l'audiovisuel. Ils permettent le bon fonctionnement et le roulement du marché du cinéma français.  

Qu'est-ce que le pôle image ? Le pôle image "Magelis" (1997) de son nom complet se trouve à Angoulême, il est un pôle de développement économique de la filière image, qui concentre son activité autour de quatre secteurs d'activités : la bande dessinée, l'animation, les tournages et le jeu vidéo. 

Un film, pourquoi c'est si cher ?

Avant de passer à l'étape suivante, répondons à une question dont bon nombres ne connaissent pas la réponse : pourquoi un film coûte-t-il si cher ? En effet, un film français coûte en moyenne 4 millions d'euros. Pour les grosses productions américaines, les prix s'élèvent parfois à des centaines de millions d'euros. Le film le plus cher jamais produit est "Pirates des Caraïbes, la fontaine de jouvence" (2011), il a coûté 410 600 000 de dollars US. Voici les raisons principales de si grandes sommes. 

1. Salaires : les coûts liés aux salaires des acteurs, du réalisateur, des producteurs, de l'équipe technique et d'autres professionnels impliqués dans la production du film.

2. Locations et décors : les frais associés à la location de studios, de lieux de tournage, ainsi que la conception et la construction des décors nécessaires pour chaque scène.

3. Équipement technique : l'achat ou la location de caméras, d'équipements d'éclairage, de microphones, de drones et d'autres outils techniques essentiels au tournage.

4. Costumes et maquillage : les coûts liés à la conception, la création et la location de costumes, ainsi que les produits de maquillage et les services de coiffure pour les acteurs.

5. Effets spéciaux et postproduction : les dépenses pour les effets spéciaux, l'animation, la correction des couleurs, le montage, la musique originale, le mixage audio et d'autres processus de postproduction.

6. Transport et logistique : les frais de déplacement de l'équipe, du matériel et des acteurs entre les différents lieux de tournage, ainsi que les coûts de logistique associés.

7. Alimentation et hébergement : les dépenses liées à la nourriture et à l'hébergement de l'équipe pendant la période de tournage, en particulier lors de déplacements sur des sites éloignés.

8. Assurances : les coûts des assurances couvrant les acteurs, l'équipement, la responsabilité civile, et d'autres aspects liés à la production du film.

9. Frais administratifs et juridiques : les dépenses liées aux services administratifs, aux contrats légaux, aux permis de tournage et à d'autres aspects juridiques de la production.

10. Frais imprévus : une marge budgétaire pour faire face à des dépenses imprévues ou à des retards potentiels au cours de la production.

 

Le tournage :

Après avoir récolté les fonds, engagé tous les acteurs, actrices et l'équipe technique, il faut partir sur les lieux de tournage et s'installer sur le plateau. Qu'il soit en studio ou sur des lieux réels, il est minutieusement préparé. Il accueille l'équipe technique qui installe les équipements, les éclairages, les micros et les décors nécessaires. Sous la direction du réalisateur et du directeur de la photographie, les acteurs interprètent les scènes, nécessitant parfois plusieurs prises pour obtenir la meilleure performance. La période de tournage dure environ 1 mois pour un film entre une heure et demie et deux heures ; pour les films au-delà de deux heures, ou alors s'il s'agit d'une grosse production, il faut compter 1 mois et demi voire deux. En moyenne, les périodes de tournages durent entre 6 et 12 semaines, pour un long-métrage bien sûr.

 

La post-production :

La post-production au cinéma, phase cruciale succédant au tournage, donne vie au film en transformant les séquences brutes en une œuvre cinématographique finalisée. Ce processus complexe, constitué de plusieurs étapes, vise à affiner, améliorer et perfectionner le produit cinématographique.

Dans la première étape, le montage. Le monteur image travaille en étroite collaboration avec le réalisateur pour sélectionner les meilleures prises, organiser la structure narrative et assurer une fluidité cohérente. À la suite de cette phase, le monteur son intervient pour le montage sonore, synchronisant les dialogues, ajoutant des effets sonores et intégrant la musique pour créer une bande sonore immersive.

Par la suite, le processus avance vers le mixage audio, où toutes les pistes sonores sont combinées par le mixeur, ajustant les niveaux, la spatialisation et d'autres paramètres pour obtenir une qualité sonore optimale. Les effets spéciaux (VFX) peuvent être nécessaires à cette étape, intégrant des éléments visuels générés par l'ordinateur, corrigeant des erreurs de tournage et créant des scènes visuellement impressionnantes.

La correction des couleurs (étalonnage) vient ensuite, ajustant la teinte, la luminosité et le contraste des images pour obtenir une esthétique visuelle homogène, contribuant ainsi à l'évocation d'émotions spécifiques. Parallèlement, la création des titres, génériques et crédits finaux intervient, impliquant la conception graphique, l'animation et l'ajout des informations relatives à l'équipe du film.

Si nécessaire, des séances de doublage et enregistrements additionnels peuvent être organisées pour améliorer la qualité des dialogues ou ajouter des voix hors champ. Enfin, la phase de finalisation consiste à créer une copie maîtresse prête pour la distribution du film. 

 

La distribution : 

Avant de mettre le mettre à l'écran, la production va mettre son film dans des festivals, afin de si possible gagner des prix ou des récompenses. Si le film n'avait pas choisi de société de distribution avant même la réalisation du film, il en trouvera en festival. Si la production avait auparavant une société de distribution avec seulement les droits nationaux ou locaux, alors, un festival leur servira pour trouver une distribution internationale. 

Après être allée sur des festivals de film, la production va alors vendre son film dans ce qu'on appelle les "marchés du film". C'est littéralement un marché, où se trouvent différents stands représentant des pays ou des régions. Le plus grand marché du film est le festival de Cannes en France. 

Néanmoins, si la production a vendu les droits du film à une société de distribution internationale, alors, un marché du film est inutile. 

Ensuite, nous passons à l'étape où la production a fini son travail; c'est maintenant à la distribution de parfaitement vendre le film. Alors tout d'abord, elle peut également mettre le film dans des festivals pour tenter de gagner des prix et de le mettre en avant sur l'affiche du film par exemple. Et donc, arriver au moment du marketing : la création de la bande-annonce, l'achat d'espace en réel (grande distribution) avec des affiches publicitaires ou sur Internet. Créer l'affiche du film, faire également le doublage dans les langues adaptées, faire énormément de copies du film (cela coûte moins cher qu'auparavant puisque les films sont aujourd'hui sur des disques durs tandis qu'à l'époque, c'était des bobines qui coûtaient très cher). Et ensuite, distribuer le film dans les cinémas. Il faut alors contacter les exploitants des cinémas, négocier le pourcentage, etc. Les exploitants ont alors le film entre leurs mains. 

Le film passe au cinéma et qu'il plaise ou non, il a une recette. Mais alors, de tous ceux qui ont investi leur temps et leur argent dans le film, qui gagne l'argent ? Et bien heureusement tout le monde. Voici le "camembert" de la redistribution d'un ticket de cinéma en France :

 

Et après le ciné, quoi donc ?

Et bien que le film soit passé au cinéma, la société de distribution va produire des DVD, mais surtout de nos jours négocier pour faire passer le film en VOD. Certains canaux de streaming vont acheter des droits du film et le proposer sur leur plateforme sur une durée précisée lors des négociations. 

Ensuite, le film va passer sur des chaînes de télé d'abord payantes, puis gratuites. 

Voici un petit tableau qui résume combien de temps après la sortie du film on peut voir le film à la télé.